Le GROS problème avec les jeux vidéos (et pas que...)

 
Depuis que je me suis mis dans les jeux vidéos à l'age de 7 ans, j'ai constaté que ce divertissement était le porte drapeau de la Hi-tech, la porte d'entrée des nouvelles technologies, un moyen simple et efficace de remplacer et changer tous les 5 ans un nouveau système de consommation plus efficace, plus puissant, plus rapide, bref toujours plus. Nous sommes bien sur une guerre commerciale, à celui qui convaincra le plus, rentrera dans l'esprit inconsciemment, puis se dévouera pour une unique et même marque. Mais le problème que je désire soulever ici n'est pas celui-là mais est intrinsèquement lié et contamine peu à peu la communauté de joueurs. Explications.
 
Depuis l'Atari VCS 2600, et même bien avant, les jeux vidéos n'ont cessé de progresser. Que se soit sur l'écran, la machine et même ce que l'on tient entre les mains. Je ne m'en plaindrai pas, ces nouvelles avancés ont été franchement nécessaires car je me vois mal tenir encore de nos jours une manette à croix numérique et 2 boutons sur Elden Ring. En revanche, l'inverse est vraie et on appelle ça les rétros gamers.
 
A ce stade, l'évolution technologique est nécessaire...
 
Reprenons. La technologie évolue, ainsi soit-il. Cette évolution existe car une demande d'évolution, de progression, de gain en confort est réclamé par la plupart. Effectivement, ces changements de machines (et pas seulement dans le gaming) ont eu un réel impact positif dans la vie quotidienne mais quelque chose vient parasiter tous ça : le côté mercantile bien trop exagéré. La preuve en est : la crise que connait le gaming démontre que les investisseurs se sont infiltrés dans la brèche pour y chercher leur part du butin. Bien heureusement, les gamers ne sont pas nés de la dernière pluie et savent que l'argent est le nerf de guerre de tout ce business. Ils contrôlent leurs dépenses dans ce qui leur est cher, ils votent avec leur argent, ils disent oui ou non et choisissent la qualité, la passion plutôt qu'à la quantité. Résultat, il y a des morts : les nombreuses fermetures de studios, Microsoft dans l'impasse suite au rachat de ZeniMax, et qui pour une question de rentabilité se met à renoncer à ses propres exclusivités en les proposant chez ses concurrents. Impensable !

Xbox est devenu bien trop gourmand !
 
L'argent est nécessaire, oui, mais à de telles sommes, il asphyxie et fini par tuer le gaming. Un chiffre parle de lui même : 20000. C'est le nombre approximatif de titres sortis en 2024. C'est si énorme que ça en devient ridicule : comment tester et consacrer du temps à tous ça ?! Ce qui est frustrant, c'est que dans ce nombre à 5 chiffres doivent se trouver des pépites qui ne connaitront jamais le succès qu'ils méritent par leur scénario, leur gameplay novateur, leur direction artistique atypique, etc. Bref, le temps des 16Bits où la dégustation et la persévérance étaient de mise malgré la médiocrité de certains titres est bel et bien d'une autre époque. Malheureusement, ce n'est pas le seul problème.

Tout ceci n'est que la conséquence au problème principal et vous comprendrez où je veux en venir. Prenez les derniers jeux vidéos et leurs dernières normes : 4K, 240Hz, RayTracing, DLSS 4 ou FSR 4, input lag à 4ms, etc. Tout ceci demande une puissance et un coût matériel élevés à la limite du l'indécence et plus précisément les cartes graphiques qui explosent la barre des 2000€ à elles seules (2349€ pour une RTX 5090 au moment où j'écris ces lignes). Est-ce vraiment nécessaire ?! Spoiler alert : non.
La véritable avancé visuelle se situe aux alentours des années 2005 lorsque la TNT a démocratisé la FullHD avec son 1080P remplaçant la technologie analogique en numérique, qui en résulte une image plus nette, sans artefact et plus stable. La démocratisation de la 4K en 2015 n'est pas la révolution de la FullHD mais une évolution. J'avoue, la 4K et tout le reste apportent un confort visuel réel mais franchement dispensable.
 
Entre FullHD et UHD, la différence n'est vraiment pas révolutionnaire !
 
Actuellement, je découvre les reboot de la trilogie Tomb Raider et Doom en FullHD, 60Hz sans DLSS et Raytracing et j'en ai le souffle coupé quant à la beauté des images. Le plus important pour moi visuellement, ce n'est pas la définition (ne pas confondre avec résolution) mais plutôt les filtres graphiques, la qualité de la modélisation et des textures. Très franchement, ces détails s'expriment pleinement en 1080P. Aussi, les 60fps sont totalement suffisants pour la plupart des jeux, la fluidité est très agréable mais j'avoue que pour les jeux de courses en avoir davantage est un plus. Pas besoin non plus d'aller chercher les 120fps alors la barre des 90 apporte déjà une réelle souplesse et suffit à l’immersion. Quant à 30fps peut être un choix judicieux pour les jeux narratifs rappelant l'aspect plus intimiste et cinéma à l'image. En y réfléchissant bien et en s'adaptant intelligemment au style de jeu, une configuration PC à 650€ est totalement suffisante pour toucher aux titres récents et plus anciens (comme dans mon cas) dans de magnifiques conditions. Et il y en a tant à découvrir.
 
Pourtant agrandie à une diagonale de 110', l'image en 1080P est juste parfaite pour l’immersion.
 
L'humain veut toujours plus et la technologie alimente la petite personne, la petite guerre de l'égo de chacun : j'ai plus que toi, j'ai plus de valeur; tu as moins, tu vaux moins. Grossièrement c'est l'idée et elle se retrouve dans n'importe quel autre domaine (voiture, maison, argent et succès social). De plus, faire partie d'une communauté à travers une marque pour se donner de la valeur via une identité (par exemple PlayStation, c'est mieux que Xbox) ne faire qu'amplifier le phénomène. Il est nécessaire de prendre conscience que cette course est perdue d'avance car elle ne répond pas à notre véritable demande et prend même le contre-pied. N'oublions pas de privilégier le partage, l'échange, la convivialité, le respect et la même passion ensemble car cela engendre un effet très positif sur tout ce que ça touche de prêt ou de loin. Et le jeu vidéo n'est qu'une porte parmi tant d'autres.
 
Ne tombez pas dans le piège : j'ai donc je suis.

 

1 Commentaires

  1. Pour ma part, je n'ai jamais été technophile. Étant créatif depuis mon plus jeune âge, je m'intéresse plus à la direction artistique des jeux, à leur gameplay et à leur ambiance. Pour moi, la musique, c'est 50 % de la réussite d'un jeu. Après, pour le discours mercantile, il existe dans toutes les sphères de la société et cet appel de l'argent est en train de détruire toutes les valeurs positives de l'âme humaine. Tout est une question de pognon comme on dit, et dans le jeu vidéo, ça l'a toujours été. Il suffit de voir comment les constructeurs vendaient leurs consoles à l'époque, à coups de "bits" :D Heureusement, il reste encore des studios qui ont tout compris, comme Hazelight Studios qui propose un code d'accès gratuit à un ami pour tout achat de Split Fiction (un jeu extraordinaire). On peut ainsi lancer une partie et jouer avec quelqu'un qui n'a pas le jeu. Le résultat est sans appel, le studio à l'origine d'It Takes Two a vendu 1 million d'exemplaires en 48 heures. Une leçon d'école à toute l'industrie.

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